Publié le : mardi 7 août 2012 à 13h51
Une perte d'argent
Dans son rapport, l'Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP) déplore l'échec de la fusion de l'agence nationale pour l'emploi (ANPE) avec le Pôle Emploi en 2008.
Selon l'institut créé en 1985 par Bernard Zimmern, l'organisme Pôle Emploi, qui recense aujourd'hui environ 62 000 personnes, a un coût de fonctionnement qui s'élève à environ 80 000 euros par an et par agent, soit près de 4 milliards d’euros par an.
Avec cette fusion, des concessions ont été faites sur les statuts et rémunérations des agents. Grâce à la convention collective de l’Union nationale interprofessionnelle pour l´emploi dans l´industrie et le commerce l’UNEDIC, les ex-agents de l’ANPE ont vu leur salaire augmenter de 20 % par an.
Cette augmentation de salaire revient à 260 millions d’euros supplémentaires. Une somme difficile à assurer, compte tenu du déficit de l'organisme qui est de 59,2 millions d’euros pour 2012.
Un service de plus en plus inefficace
Cette fusion devait aussi permettre d'augmenter les effectifs des personnes qui accueillent et accompagnent les personnes au chômage. Chaque agent devait donc devenir polyvalent pour pouvoir indemniser les chômeurs et les accompagner.
Le rapport de l'IFRAP révèle qu'au final seulement 20 % des agents sont polyvalents. Il estime aussi que 19 600 agents sont affectés à des missions de supervision ou encore des fonctions support et ne voient donc pas un seul chômeur.
L'institut estime que le service public qu'est Pôle Emploi coûte environ 1000 euros de plus par chômeur suivi et placé que dans le privé. Le secteur privé est donc plus efficace que Pôle Emploi et assure un meilleur accompagnement pour moins cher.
L'IFRAP propose donc de réformer rapidement ce service public. Le rapport recommande de recentrer l’agence sur l’accueil et l’indemnisation des chômeurs et de laisser les missions d'accompagnement aux organismes privés.