Publié le : mardi 6 septembre 2011 à 12h12
Une nouvelle économie possible ?
Chargé du projet présidentiel 2012 de l'UMP, le ministre de l'agriculture, Bruno le Maire, a su s'attirer les foudres des partenaires sociaux la semaine dernière. "Pouvons-nous garder un dispositif d'indemnisation du chômage parmi les plus généreux au monde, en particulier pour les cadres à hauts salaires ?" avait il alors demandé à l'Assemblée nationale.
Dans le collimateur du parti majoritaire depuis le début de l'année, l'indemnisation chômage des cadres pourrait ainsi être remis en cause à l'occasion des prochaines élections présidentielles. L'occasion peut être pour l'État de faire de nouvelles économies, nécessaires au vu du plan de rigueur anti-crise adopté et des objectifs de réduction du déficit public.
Les partenaires sociaux contre toute modification
Pour les partenaires sociaux, syndicats et organisations patronales confondus, il n'y aurait aucun bénéfice à tirer d'une quelconque réduction de ces allocations. Bien au contraire, un changement pourrait même s'avérer négatif.
Comme pour tout salarié, le taux de cotisation des cadres s'élèvent à 2,4 % de leur salaire brut plus 4 % de leurs employeurs. En moyenne, fin 2010, les cadres au chômage pouvaient prétendre a près de 2600 euros d'aide mensuelle brute. Concernant les cadres à très haut revenus, il ne seraient que 1500 au maximum a toucher le montant maximum d'indemnisation à savoir 6 624 euros par mois.
Pour les partenaires sociaux le système est pourtant bien équilibré. "les cadres cotisent à concurrence de 30% à l'assurance chômage et ils n'en sont utilisateurs qu'à concurrence de 18%" souligne le syndicat des cadres, la CFE CGC. Pour la CFDT, "on parle de moins de 0,5% des indemnisés, et ces gens-là contribuent aux finances de l'Unedic. Si on les fait sortir de la solidarité nationale, en modifiant le système d'assurance en fonction des contributions, ils n'auront plus aucune raison de rester".
Ainsi, une perte sèche des cotisations pourrait résulter d'une quelconque réduction de cette allocation. "tout le monde serait perdant" commente le MEDEF avant d'ajouter qu'en cas de baisse des montants d'allocations, "il faudrait aussi symétriquement baisser leurs cotisations".
Une question électorale ?
Montant également au créneau , la CGT fustige le coté démagogique de la question , estimant que l'UMP "s'efforce par tous les biais de créer des clivages entre salariés : entre jeunes et anciens, entre cadres et ouvriers".
Une appropriation politique de la question absolument illégitime au sens de la CGE CGC qui tient à rappeler que le sujet "est de la responsabilité partenaires sociaux".