Publié le : mardi 18 octobre 2011 à 16h55
Le refus d'une précarité inextricable
Informaticien de son état, le preneur d'otages de 45 ans, est, pour beaucoup, le reflet d'un ras le bol général de la précarité et d'une situation de plus en plus difficile pour les chômeurs.
Sans pour autant approuver cette extrémité, l'association française de lutte contre le chômage Agir ensemble contre le chômage (AC), estime que ce passage à l'acte "est symptomatique de ce que vivent les chômeurs et précaires au quotidien". À l'instar des "8 millions de français [qui] vivent sous le seuil de pauvreté" le preneur d'otage n'arrivait plus à joindre les deux bouts, ses 45 ans lui fermant beaucoup de portes prolongeant de fait sa période d'inactivité.
Au motif de son action le demandeur d'emploi qui s'est présenté comme un "simple citoyen avec ses convictions et sa conscience" invoquait l'inadaptation des moyens et dispositions sociales et économiques actuels, parlant de "machine à broyer Pôle emploi" ou encore de la réduction de l'accès aux soins pour les plus démunis. Après 3 h de prise d'otage, l'homme qui ne disposait que d'une arme factice s'est rendu aux forces de l'ordre.
Du côté des agents et syndicats du Pôle Emploi on dénonce une tension de plus en plus forte dans les agences laissant de plus en plus de place à la violence. Une situation d'ailleurs reconnus par l'actuel directeur général du Pôle Emploi, Christian Charpy, ce dernier constatant "souvent de l'agressivité dans les agences". Pour l'intersyndicale, si la prise d'otage s'est voulue avant tout symbolique, elle marque néanmoins le manque flagrant de sécurité au sein même des agences.